Le regard du candide

De nos jours, en cette année 2022, à notre époque, la « non-culture » a le vent en poupe.

Vive la mondialisation ! « Tonnerre de Brest, disait mon oncle Jean-Marie, un breton de Lorient ! »

Nos têtes explosent en explications de sujets dont on ne connait pas la source fondamentale ni même l’esprit.

Au cours du déroulement de ces discours tellement à la mode, l’orateur invite et s’étend à la réflexion aussi bien sur le sens qu’il donne en début de son exposé qu’à son contraire, à la fin de ce même exposé, froidement.

Il va même jusqu’à ignorer les périodes d’un passé récent, disons même jusqu’à deux cents ans, à n’en garder qu’une interprétation toute subjective afin d’argumenter son parti pris.

A chercher à le comprendre, on y perd son latin. « Ailleurs, l’herbe est plus verte ! » comme on le sait si bien.

De quel ailleurs meilleur s’agit-il ? A quelle mode appartient-il, ce fameux meilleur qui est affiché si hautement ?

Serait-ce bien ces célèbres dictatures où un seul a raison et ne souffre d’aucune contradiction au titre de je ne sais quelle bonne justification ou bien politique ou bien religieuse, au titre de bien-pensant ?

Ainsi, qui croit-on ? Ces vendeurs de paradis ? Que croit-on ? Doit-on croire ? Nous, les candides.

Irons-nous perdre jusqu’à notre culture, l’héritage de nos aînés grecs et latins et notre esprit si rebelle gaulois ?

Nous serions seuls à aller vers l’extrême platitude de ces sensibilités dépourvues de cœur, juste une tête ?

Quelle tristesse !

Ah cher Voltaire, où es-tu ! Reviens-nous, s’il te plait.

Perdre Voltaire ? Nous, Jamais.

Allons-donc, ayons les pieds sur terre. Solidement.
Et à vous la relève, vous, nos chers jeunes ado !

A la différence de ces temps contemporains de non-sens, d’intellectualisme ringard, regardons en pleine lucidité, notre place dans le monde !

C’est une perception autrement différente, bien plus largement ouverte vers la lumière.

De l’oxygène, par pitié !

Entrons joyeusement dans les racines profondes du vécu de nos ancêtres, de toutes leurs douleurs, de leur enthousiasme, de leur héritage culturel aussi.

C’est le fondamental de notre histoire, de notre culture et de nos sensibilités.

Au XIVème siècle, c’était hier, en France, en Gironde, à la Pointe de Grave, naissait la Tour du Prince Noir qui allait devenir le Phare de Cordouan, au cours des siècles.

Au XXIème, soit sept siècles plus tard, le Phare de Cordouan, est devenu un monument grandiose.

Depuis 1822, le Phare de Cordouan comme Notre Dame de Paris sont classés monuments historiques.

Depuis 2022, il est inscrit au patrimoine mondial de l’UNESCO : une référence à l’histoire et à la civilisation, quoi qu’en disent les esprits chagrins qui veulent l’ignorer.

C’est l’indéfectible témoin de la richesse et de la vigueur de la culture européenne. La France, l’Espagne, l’Angleterre ont hautement contribué à le créer.

Avec notre regard de candide, qui devrait-on croire ? Se perdre dans des considérations sans fin ?

Au contraire, comme le Phare de Cordouan, entretenons la richesse du passé de nos ancêtres et notre lumière intérieure. Elles éclairent aujourd’hui notre sensibilité et préservent notre libre arbitre.

Profitons de notre belle langue pour en exprimer tout l’esprit.

« Si tu veux tracer son sillon droit, accroche ton regard à une étoile » (proverbe).

Gardons le cap, avec force, amis, ensemble.

Yves GADET