"Sans surprise, le Conseil constitutionnel, institution bourgeoise
réactionnaire, issue du coup d’État de 1958, ourdi par l’armée en faveur
du général de Gaulle, composée de mandarins appartenant au sérail
politique et gouvernemental rémunérés 13 700 euros pour remplir leur
sinécure (sans compter leurs multiples retraites dorées), a validé
l’essentiel de la réforme des retraites,
dont le report de l’âge légal de départ à 64 ans, le plus contesté. Qui
plus est, il a rejeté la demande de référendum d'initiative partagée
(RIP).
Il ne pouvait en aller autrement, en cette période de guerre sociale
livrée par les capitalistes et leur gouvernement aux travailleurs,
accompagnée d’un durcissement autoritaire illustré par les répressions
policières extrêmement violentes des mouvements sociaux.
Après le Parlement, court-circuité par l’usage du despotique 49.3,
prouvant l’inanité de cette chambre d’enregistrement, c’est au tour du
Conseil constitutionnel, avec son arrêt de validation de la réforme des
retraites du gouvernement du capital, d’apporter la preuve de
l’imposture démocratique.
Comme sa décision vient de le démontrer, le Conseil constitutionnel ne
peut être considéré comme une instance juridictionnelle impartiale. Et
pour cause. Ses neufs membres, nommés par le président de la République
et par les présidents de la Chambre des députés et du Sénat, ne peuvent
rendre que des arrêts conformes aux intérêts de la bourgeoisie française
et de son État, aujourd’hui dirigé par le mercenaire du capital
international, Macron le va-t-en-guerre, personnalité clivée et
clivante, animée d’une rage destructive sociale psychopathique.
Actuellement, Macron, en voie de radicalisation, mène de front une
furieuse guerre sociale et policière à « son » peuple, réduit à la
paupérisation et soumis au totalitarisme démocratique, et mène une
guerre de proxy à la Russie via l'Ukraine.
Fondamentalement, depuis sa création, le Conseil constitutionnel a
toujours valider les lois antisociales gouvernementales et a entériner
toutes les réformes néolibérales décrétées en faveur du patronat.
Autrement dit, le Conseil constitutionnel (j’allais écrire
prostitutionnel, tant ces sages notabilités courtisanes savent honorer
les désirs de leurs commanditaires bien dotés) est au service des
capitalistes. Pas étonnant pour des membres oligarques connus pour
entretenir des relations étroites avec les milieux d’affaires.
À cet égard, il est utile de rappeler que, en tout état de cause, la
fonction capitale du Conseil constitutionnel dans tous les pays
capitalistes est la protection de la propriété privée et des libertés
économiques capitalistes. Ainsi, le Conseil constitutionnel français
veille sagement sur les intérêts de la bourgeoisie.
Soit dit en passant, en cette époque des mœurs dissolues, dominée par
des revendications identitaires et de genres incessantes et indécentes,
le Conseil constitutionnel valide systématiquement les lois sociétales
libertaires, autrement dit les lois qui ne relèvent pas d’enjeux
économiques, mais participent amplement à la promotion de modèles de vie
libertins, notamment le mariage pour tous, la théorie du genre, la GPA,
etc. Ainsi, quand une loi controversée, intéressant une infime minorité
de la société, est déférée devant le Conseil constitutionnel, elle est
systématiquement approuvée. Et quand il s’agit d’une réforme
gouvernementale antisociale impactant l’ensemble des salariés (27
millions), le Conseil constitutionnel valide la réforme. Comme il vient
de le confirmer avec la réforme des retraites, pourtant rejetée par 95%
des salariés, c’est-à-dire plus de 25 millions.
D’aucuns diraient que le Conseil constitutionnel est une institution
démocratique.
Le Conseil constitutionnel rappelle la pseudo démocratie en Israël. Tout
le monde occidental soutient qu’il existe une démocratie en Israël. Or,
au vrai, Israël est l'antithèse d’une démocratie. Israël est une
théocratie colonialiste terroriste qui ne survit que par la spoliation
et le massacre des Palestiniens. (Comme la France bourgeoise ne survit
que par la destruction des « acquis sociaux », le démantèlement des
services publics, et la répression policière des travailleurs
résistants). Certes il existe un Parlement et des médias inféodés au
service exclusif du sionisme. Dès lors que cet État colonial est fondé
sur le vol de la terre, c'est donc une «démocratie d'apartheid» réservée
aux seuls voleurs sionistes pour gérer leurs business, préserver leur
domination coloniale, pérenniser leur entreprise de rapines
territoriales. Avec de tels critères à géométrie variable, l’Allemagne
nazie, fondée comme le sionisme sur la pureté raciale, peut être
considérée également comme une démocratie. Pareillement, pour ce qui est
du Conseil constitutionnel (tout comme le Parlement et le Sénat) en
France.
Dès lors que la France bourgeoise est fondée sur l’oppression de la
majorité de la population par une minoritaire classe exploiteuse, c’est
donc une démocratie des riches qui défend les seuls intérêts économiques
et politiques de cette minoritaire classe bourgeoise. Une démocratie
bourgeoise instituée pour gérer son business, préserver sa domination,
pérenniser son entreprise de rapines financières, c’est-à-dire le vol de
la plus-value. Une démocratie bourgeoise établie par et pour les
principaux acteurs de l’économie capitaliste, avec la participation
électoraliste du peuple exploité et aliéné en spectateur résigné.
De toute évidence, la France a basculé de la démocratie formelle au
despotisme réel. En effet, sous la présidence de Macron on assiste à la
fin de la démocratie bourgeoise avec ses Parlements, ses Droits, ses
Pouvoirs et contre-pouvoirs superflus. Car, dorénavant, les lois et les
mesures despotiques sont dictées directement par le Pouvoir Exécutif,
sans être ratifiées par le Parlement.
La France se caractérise dorénavant par la militarisation de sa société,
la mutilation des droits sociaux des prolétaires, l’assujettissement de
toutes les institutions législatives et médiatiques, et, surtout, sa
gouvernance par la terreur. La France de Macron, en voie de fascisation,
s’apprête à étriller la vétuste Constitution, les libérales règles
politiques et les lois sociales protectrices, devenues des entraves à la
nouvelle gouvernance despotique dictée par la situation de crise
économique systémique (vectrice de menaces d’explosions sociales),
l’économie de guerre et la marche forcée vers les conflits armés
généralisés.
La France décadente et sénile est rentrée dans la phase du démospotisme.
Le démospotisme (néologisme de mon cru), c’est ce mode de gouvernance
occidentale qui a l’apparence de la démocratie par l’élection, mais le
vrai visage du despotisme par la gestion étatique. La réforme des
retraites, passée en force et au moyen répressif des forces de l’ordre,
illustre cette orientation totalitaire de l’État français.
Une chose est sûre : cela dévoile le caractère illusoire de la
démocratie bourgeoise. En effet, la démocratie est la feuille de vigne
derrière laquelle se dissimule la dictature du capital. Dans l’histoire,
Démocratie et Dictature, deux modes de régulation politique siamois au
sein du même mode de production capitaliste, se succèdent
alternativement au sein du même État, au gré des conjonctures
économiques et sociales mais, surtout, de l’assoupissement ou de
l’exacerbation de la lutte de classe."
(Khider Mesloub - Les 7 du Québec)