18-12-2022 : 49.3 à tout va

Pendant que la France exulte devant les lucarnes du divertissement, les droites agissent ...

Quand il n'y a plus de travail dans une branche (rentabilité en chute libre, disparition de niches, marges de profits insuffisantes et autres joyeusetés du capitalisme), les travailleurs sont priés d'aller voir ailleurs si l'herbe est plus verte.

En clair, le patronat nous dit qu'il n'a plus besoin de nous et l'état, de plus en plus désengagé, nous proclame que le marché régule tout, même l'emploi, et n'a donc pas besoin d'intervenir.

Au début des années 2000, un brin de lucidité compatissante-fraternelle et un chouia de luttes de classes contribuent à l'instauration du DIF (Droit Individuel à la Formation … gratuit), sorte de reconnaissance que le libéralisme n'est pas une fin en soi et encore moins un système juste et égalitaire.

Il permet à tout salarié d’accéder à une formation valorisante ou de conversion afin d'anticiper les conséquences des lois du marché et de la bourse (perte d'emploi et chômage endémique ou structurel). Ce DIF étant financé quasi entièrement par l'employeur et l'état à l'époque, n'a cessé, depuis, d'être, plus ou moins gentiment, remis en cause par un patronat se sentant « attaqué » dans son idéologie se voulant dominatrice et légitime.

Depuis 2015, le Compte Personnel de Formation a remplacé le DIF et sa monétisation a déjà entraîné que toute formation coûte au salarié SI elle n'est pas prise en charge par l'employeur.

Et bien depuis hier le 11 Décembre, et par un nouveau 49.3, Madame Borne suite au dépôt d'un amendement par le gouvernement dans son projet de loi de finances, nous impose, sans discussions, que TOUS les salariés devront payer dès 2023 pour utiliser les fonds contenus dans leur CPF.

Toutes les avancées sociales faisant de la France une exception dans ce monde de plus en plus exploité sont, après la promesse du MEDEF de détricoter toutes les lois du CNR (comme Résistance), grignotées par le patronat, aidé par un gouvernement complice et aux ordres.