Depuis presque vingt ans, le service public télévisuel nous déverse journellement, à l'heure de plus grande écoute, les péripéties des habitants d'un quartier urbain sous la forme d'un feuilleton sans fin. Tout y passe des banalités de la vie courante, mais en prenant bien soin que tous les sujets qui font l'actualité passent, comme par hasard et par enchantement, parmi ce microcosme, sans doute voulu, comme représentatif du bon peuple scotché devant son écran plat. Mes quelques passages (curiosité et erreurs exclusivement) au bistrot du coin (c'est le point de ralliement) m'ont toujours laissé perplexe face à l'improbable cumul « d'aventures » en tous genres pouvant s'abattre sur chaque acteur de cette sitcom de l'heure de l'apéro. En clair, et à mon humble avis, on ne fait pas mieux dans le genre engourdissement des cerveaux …

Bref, la saga s'arrête en Septembre sous les sifflets de la foule en colère, foule, pourtant, en constante diminution et justifiant la décision. Bon débarras, diront certains dont je fais partie, mais attention ... Par quoi va t elle être remplacée dans cette tranche horaire où la minute de pub est, de très loin, la plus rémunératrice ? Que faut-il faire pour avoir un maximum de monde devant la lucarne ? Une page de culture ? Un développement d'actualité ? Des découvertes enrichissantes ? Personnellement, je crains le pire …

« On était censés ne pas commenter cette décision, mais c’est plus fort que moi, j’ai écrit sur les réseaux sociaux que c’était un secret de Polichinelle. C’est ma façon de témoigner d’une forme de décalage entre notre monde, les équipes, tous ces gens qui bossent depuis dix-huit ans sur la série, et cette décision qui nous tombe dessus d’en haut. C’est un divorce un peu brutal pour un émotif dans mon genre. »