09-06-2021 : La gifle
Depuis trois jours, on ne parle que de la gifle antirépublicaine adressée à
notre Président et les commentaires vont bon train.
'Il y a des baffes qui se perdent', disait ma grand-mère à chaque fois que
nous faisions une bêtise … et de temps en temps, ça tombait.
Loin d'approuver cette escalade de la violence, ne peut-on pas trouver
également, et « en même temps », dans cet auguste geste une sorte de demande en
réparation pour bêtises répétées, à l'image de nos lointains ancêtres se défiant
à fleurets mouchetés ?
Comment ne pas penser aussi aux baffes que prennent les millions de français,
vivant sous le seuil de pauvreté, tous les matins en entamant une nouvelle
journée de batailles en tous genres pour, tout simplement, vivre. Car, en dehors
de la définition de 'coup donné sur la joue avec le plat ou le revers de la
main', le Larousse définit la gifle comme une réaction à 'blessure
d'amour-propre, humiliation, affront et vexation'.
Ne faut-il pas, surtout, voir dans ce geste une nouvelle preuve du délitement de
notre démocratie ? Avec une société ne vantant que réussite individuelle et
méritocratie au dépens d'égalités et justice, il y a de plus en plus de 'baffe
(populaire) - beigne (populaire) - calotte (familier) - claque - mornifle
(vieux) - soufflet (littéraire) - taloche (familier) - tape - tarte (populaire)'
qui se perdent … et qui, de temps en temps, tombent ...