07-04-2021 : Désocialisation des peuples

Dans ces moments de grosse déprime généralisée, je ressens personnellement un fort sentiment d'impuissance ...

Je pense de plus en plus que le peuple voit ses droits s’effilocher inexorablement.

La pyramide du pouvoir est constituée d'un seuil qui monte de plus en plus haut, la rendant parfaitement exponentielle. Les dirigeants et décideurs sont toujours plus puissants et de moins en moins nombreux, réduisant ainsi le nombre d'intervenants dans les prises de décisions de nos organisations sociétales. La pensée dominante (capitalisme-libéralisme-méritocratie-individualisme) a, petit à petit, annihilé tout mouvement alternatif, se trouvant écrasée par l'argent-roi seul et unique totem de notre monde. Les structures mises en place (lois, constitutions, votations …) conduisent, inéluctablement, à la stratification des institutions avec comme objectif l’impossibilité, à terme, pour les peuples à y accéder.

C'est la mise à mort sous-jacente des démocraties et par voie de conséquence l'instauration de dictatures indispensables à la sauvegarde de l'idéologie dominante. Cette extrême minorité du haut de la pyramide, consciente des inégalités abyssales crées, associées à une démographie non contrôlable, a, maintenant, suffisamment de pouvoirs pour préserver ses privilèges et d’opportunités (mondialisation, chômage, dérèglements planétaires …) pour museler des peuples devenant plus des fardeaux que des outils de production (automatisation, robotisation, dématérialisation ...). Elle a pris conscience que la sauvegarde de leur existence doit s'accompagner de choix fondamentaux à faire et qu'il est grand temps de les mettre en œuvre. La pandémie est une formidable opportunité de désocialisation des peuples en les contraignant au respect de stratégies dites « nécessaires » et donc « imposées ».

Selon le philosophe Roberto Esposito, conséquence de la pandémie de Covid-19, communauté et immunité semblent rencontrer "un point de coïncidence absolu". En outre, reprenant le concept de biopolitique exploré par Michel Foucault, il montre que les domaines du politique et du biologique se sont rejoints au point de structurer la politique d’aujourd’hui. Le lexique immunitaire avait déjà envahi toutes les sphères de la vie avant même cette pandémie, et l'espace public est aujourd'hui grandement régi par un vocabulaire dédié : vaccins, immunité collective, contamination... sont des mots que nous connaissons tous désormais. Désormais, le paradigme immunitaire mène les États à faire de la santé publique un enjeu politique, économique et administratif. Un essai d'une grande actualité, qui montre à quel point la sémantique médicale dicte sa loi à la politique. (France Culture)
« Si les dispositifs immunitaires sont là, c'est parce qu'ils sont nécessaires. Mais tout est question de dosage : au-delà d'une certaine dose, l'immunisation va entraîner une crise de la vie sociale, parce qu'il y a aura des mécanismes de désocialisation. Elle risque aussi d'entraver certaines de nos libertés. » (Roberto Esposito : "Immunitas : protection et négation de la vie" (Seuil, 2021 )

Certains mots, entendus ou lus ça et là par les quelques ultras puissants de ce monde (science et eugénisme, transhumanisme, dystopie, cerveaux augmentés, …), me font tellement froid dans le dos que j'ai du mal à croire que nous n'allons pas nous réveiller de ce cauchemar, que ces idées vont continuer leur bonhomme de chemin sans rencontrer LA RESISTANCE et provoquer, enfin, la nécessaire REVOLUTION.