27-03-2020 : Pensée à revoir ?

« C'est la nature la plus forte », « La nature reprend ses droits », La nature est plus forte que l'homme ». Je pense à ces phrases toutes faites, que nous utilisons d'ordinaire de façon banale, quand je vois ces hommes et femmes aux quatre coins du monde sous protection totale, harnachés de la tête aux pieds, certains dans des combinaisons de confinement, comme des cosmonautes partant pour des voyages hostiles, d'autres ne se sentant sans doute pas assez protégés emmitouflés dans de grands sacs … poubelles … faute de moyens. Même mes habituels concitoyens du quotidien et moi même, masqués, gantés, silencieux, à distance réglementaire les uns des autres, je me dis que le tour de force réussi par ce minus virus dans le meilleur des cas est un sacré avertissement.

Ne nous avertit-t-il pas qu'en fait la planète, elle peut très bien se passer de nous et que même, au contraire, notre disparition lui permettrait de reprendre tout simplement ses droits, droits que nous piétinons allègrement depuis notre arrivée … qui ne date qu'à peine d'hier … ? Car c'est une certitude, si la nature est indispensable à notre existence, la nature elle peut très bien se passer de nous.

Dans ces conditions, je m'interroge sur la véritable portée d'une phrase que nous entendons de plus en plus prononcée par un grand nombre de « voix dites compétentes » : « il y a un avant, il y aura un après ». Espérons que ces voix mesurent la portée exacte de cette phrase, elle aussi assez banale en temps ordinaires, pour que les actes appropriés soient à la hauteur de l’enjeu. L'humain, comme le reste du vivant, n'a que très peu de besoins fondamentaux : se nourrir, s'abriter et se reproduire. Tout le reste ne devrait être que des avancées, des découvertes et des projets réalisés par nous TOUS pour notre bien à TOUS, vivant, nature et planète terre compris. C'est toute notre pensée qu'il faudrait reformater pour la remettre sur les rails de l'universalité et de l'humanisme.

Hélas, j'ai bien peur que ce genre de discours ne convienne pas trop à tous les puissants de ce monde qui nous dictent une autre pensée universelle, soit disant incontournable et unique alternative, tournée vers le profit, la rentabilité, la totale marchandisation, menant à la cupidité et sa seule finalité absolue qu'est l'argent.