Retraites et Solidarité. 17/01/2020

La raison numéro un à la réforme des retraites, c'est la suppression de la forme actuelle de son système né d'une volonté de répartition et de partage dans une période de reconstruction de la France et de son système social (après guerre). Ce système contributif (cotisations versées) est aussi redistributif. Il permet de définir que les pensions sont indépendantes du montant des cotisations versées, le but étant de permettre aux salariés les plus modestes de bénéficier de la solidarité des salariés au revenus plus conséquents.

Comment imaginer que ce choix de système, mis en place par une gouvernance composée de résistants, de communistes et de socialistes (sorte de prolongement du Front Populaire), résiste ad vitam æternam à toutes les coalitions de droites qui se succèdent depuis au pouvoir et chargées de défendre des lois capitalistes-libérales incarnant l'individualisme avant tout ?

Non, toutes ces droites n'ont jamais « digérés » ces mesures, accompagnées, à l'époque, de nationalisations de grands groupes (électricité, assurances, banques …), qui freinent les visées expansionnistes de leur idéologie. D'où les (re)privatisations de plus en plus nombreuses, imposées (référendum irréalisable), « justifiées » par l’appauvrissement de services publics (télécoms, autoroutes et bientôt santé et sécurité sociale) ou déguisées comme cette réforme des retraites ....

Une preuve de cette volonté de démantèlement ? : Monsieur Denis Kessler, ancien vice-président du MEDEF (98 à 2002) et actuel PDG du groupe SCOR, disant en 2007 (année de l'augmentation du salaire présidentiel de 172%) : «il faut défaire méthodiquement le programme du CNR » en précisant « le gouvernement s'y emploie » ...... et ses successeurs ne changent pas franchement de cap.