11-04-2020 : Miracle !

La première action menée rituellement au réveil est de me connecter au monde par l'intermédiaire de ma radio préférée. Depuis deux ou trois jours déjà, j'avais pu constater quelques manifestations de trop plein médiatique mais là, pour la première fois ce matin, mon cerveau a clairement empêché mon index d'appuyer sur le bouton « on ». Je lui ai curieusement obéi sans aucune réticence. J'ai au contraire éprouvé une certaine plénitude et ressenti nettement l'accord de mon esprit à repousser cet acte là, à ce moment là, qui m'a avec certitude paru inutile ou tout du moins pas indispensable. Je me suis rapidement dit, avec une surprenante lucidité, que la demie heure d'info de la mi journée sur ma radio préférée devrait être largement suffisante.

Depuis, mais après un copieux petit déjeuner (« première nécessité » oblige), j’écris ce que vous êtes en train de lire avec en fond sonore une compilation de Django Reinhardt et avec une formidable sensation de clarté d'esprit, d'absence de contraintes et d'entraves.
Je vous le demande : n'est-ce pas un soupçon de liberté retrouvée ?

Et comme par enchantement miraculeux, mon épouse, en me rejoignant après avoir quitté à son tour les bras de Morphée, n'a, à aucun moment et sans aucun échange verbal, éprouvé le besoin d’enclencher un quelconque fond ou premier plan sonore. Au contraire, je l'ai vu de loin, prendre de la lecture (très rare le matin devant son thé) et entendu , toujours de loin, s'entretenir dans le fond du jardin avec passant ou voisin et barrières sanitaires bien sûr.