07-12-2020 : oui, mais ...

Quand on voit dans son journal un courrier ou une chronique qui commence par « oui les violences policières sont intolérables » suivi très rapidement d'un « mais », « cependant » ou « néanmoins », on peut être certain du contenu de la rhétorique qui va suivre. Dans ce qui est pris ici comme un exemple, vous pouvez remplacer « violences policières » par « grévistes », « manifs contre ou pour», « réforme des retraites », « loi sécurité globale », etc., etc. ...

Autrement dit, le constat étant fait, il ne doit pas cacher, « en même temps » et pour rester sur notre exemple, que si violences policières il y a, cet adverbe, servant de coordination, va tenter de nous faire admettre qu'il y avait, forcement, eu violences avant (pas de fumée sans feu!), provoquant le débat passionnant de la poule et de l’œuf. S'en suit la longue litanie des origines toutes trouvées et évidentes, nommées gilets jaunes, migrants, associations et manifestants irresponsables sous entendant (désignant?) l'origine de tous les maux. Je le dis tout net, cette vision est simpliste et parfaitement populiste, éloignée d'une analyse globale objective émanant à n'en pas douter d'un « observateur » sans doute à l'abri de l'injustice. Je le dis d'autant plus facilement que je me sais, moi même, « observateur  privilégié», mais qui a et continue à manifester contre les inégalités toujours grandissantes et sources, à mon sens, de l'essentiel des conflits de notre monde actuel. Non, je n'ai jamais vu des casseurs ou ressemblants dans des défilés, la plus part du temps, encadrés dans leurs organisations, multi-générations et souvent en famille. Non, personne n'a jamais participé à un défilé dont le mot d'ordre aurait été dirigé contre les forces de l'ordre, tant, tout le monde sait qu'ils ne font qu'obéir, dans l'ensemble de leurs actions, à des ordres venant de leur hiérarchie. Par contre, tout le monde sait très bien que les débordements sont toujours extrêmement minoritaires et essentiellement en marge des défilés … inversement proportionnels à leurs présences dans les médias contribuant largement au sentiment d'insécurité généralisé, tout en faisant disparaitre le cœur des problèmes (on peut s'en poser des bonnes questions !). De grâce, même si les opinions peuvent diverger à l'occasion d'une prise de parole, un peu d'objectivité dans l'exposé des faits serait bienvenue.