02-11-2020 : inégalités toujours
Entendu ce matin sur France Culture dans cette petite chronique « A quoi pensez-vous ?» adressée à Christian Benedetti, metteur en scène, citant lui même un autre grand metteur en scène et dramaturge, Edward Bond :
Christian Benedetti : « Je pense aux plus pauvres, à tous ceux qui sont invisibles, qu'on refuse de voir parce qu'ils nous renvoient à notre propre indifférence et à notre propre honte d'accepter ça. A tous ceux qui sont battus, humiliés, massacrés dans une indifférence générale. Il faut faire attention je pense, parce que si on ne fait pas attention, leur malheur va appeler une vengeance qui sera terrible et qui forcement sera injuste mais de leur point de vue ils auront raison ... »

Edward Bond : «Quand la brèche entre riches et pauvres s'élargit, les choses deviennent barbares, on construit des hôtels particuliers et des lotissements tombent en ruines et on voit des mendiants dans les rues. La valeur du capital augmente et augmentent aussi les statistiques des crimes. On construit plus de prisons et on apprend aux enfants à l'école à obéir comme s'ils étaient déjà en prison. Et tandis que la brèche entre riches et pauvres s'élargit et que les choses deviennent plus barbares, seul le barbare peut s’accommoder de la barbarie qu'il a créé. Et alors, l'idiot et le brutal sont mis au pouvoir. Nous n'avons pas besoin d'un passeport pour rentrer en enfer, nous y sommes déjà quand la brèche entre riches et pauvres s'élargit. Quand nous ne savons pas comment vivre, nous transformons nos cités en désolation puis, nous nous tuons l'âme.