01-04-2020 : nuit
perturbée ...
Quelle idée ai-je eu de regarder "Philippines, sur ordre
du président", tard hier soir sur Arte. Evidement, la drogue et ses
"petits" dealers, c'est pas bien, mais quelle alternative à ces
populations rongées par la pauvreté. Face à cela, une lutte étatique
dont on a du mal à distinguer les limites. Les suspects, hommes, femmes,
enfants, sont traités comme des animaux. Il faut voir ces policiers
"inspectant" deux jeunes de 13-14 ans en les manipulant de l'extrémité
de leur mitraillette, les faisant se déshabiller à moitié, examinant de
loin bouche, dents, etc. ... Des prisonniers, certains pour quelques
grammes de cannabis, entassés les uns sur les autres (au sens propre du
terme) et frappés sur les mains tendues au travers des grilles qui les
enferment ... Ce chef de la police de Manille demandant à un auditoire
tout acquit : "Vous n'êtes pas des pro-vie à ce que je vois" sous
leurs vivats et applaudissements ... et lui leur répondant : "Moi, non
plus" ...
Ame sensible s'abstenir mais, quelle désespérance de voir ce que l'on
pourrait avoir de la peine à croire.
A voir encore sur
Arte en cliquant là ou sur
YouTube.
Filmé de l'intérieur dans un bidonville de Manille, un récit choc sur la
sidérante et meurtrière "guerre à la drogue" lancée par le président
philippin Rodrigo Duterte. "Hitler a massacré 3
millions de Juifs, nous avons 3 millions de toxicomanes. Je serai
heureux de les liquider." Lorsqu'en 2016, le nouveau président
philippin Rodrigo Duterte lance une campagne extrême contre le trafic de
drogue, il s'adresse d'abord à la police : "Tuez-les. Je vous
couvrirai." Cette garantie d'impunité au sommet de l'État donne
lieu à une vague d'exécutions sommaires (sur les 5 000 à 7 000
assassinats estimés, 1 000 sont officiellement attribués à la police),
tandis que 160 000 personnes sont jetées dans des prisons surpeuplées.
De mystérieux escadrons de la mort auraient accompli la majorité des
meurtres. Cette ultra violence, qui cible autant les dealers que les
usagers, décime les bidonvilles de Manille. Mais quand, en 2017,
l'assassinat d'un lycéen de Caloocan, l'un de ces quartiers miséreux,
déclenche une protestation massive, Duterte intime l'ordre de limiter
l'usage des armes et limoge toute la police locale. La mort, pourtant,
continue de frapper à bout portant.
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