C'est une histoire de photographe comme je les aime. Celle qui permet de rentrer en contact avec autre chose que la technique. Celle qui permet au cliché (même s'il est numérique) de prendre une autre dimension. Celle qui imprime, en même temps qu'un bon cadrage, un éclairage favorable et une bonne profondeur de champ, un sentiment, une chaleur, une étincelle supplémentaire qui fera, d'elle ou de la série, la joie et le plaisir de la regarder.
Elle est rare, cette situation, et d'autant plus appréciable quand elle se présente …

Place Gabriel Péri à Ramatuelle. Un perron de vieilles pierres caché sous des arbustes attire mon regard. La lourde porte ancienne est entrouverte comme la fenêtre toute proche. Est-ce un lieu abandonné dans lequel j'aime tant m'introduire ?

La présence d'un couple s'approchant me freine dans mon élan. Ma question sur l'éventuel abandon du site fait sourire la femme élégante, toute de noir vêtue.
- « C'est un squat », me dit-elle derrière des lunettes toutes aussi noires tranchant sur ses cheveux entièrement blancs.

Mon élan et mes ardeurs sont franchement mises à mal, ce que ne manquent pas de voir mes interlocuteurs.

Maintenant, ils se regardent, visiblement complices et apparemment pas mécontents du petit tour joué à ce « touriste » et son appareil en bandoulière.
Flore, parce qu'elle s'appelle Flore, est la propriétaire des lieux et sa porte n'est jamais fermée …

Elle accueille et loge des gens de passage et m'invitera à visiter les étages de la maison de toute sa vie.
J'ai rencontré une artiste et bien belle personne ...

RP